13/07/2007

Point sur les blogs

Dans Stratégie de cette semaine, on parle blog. Ce n'est pas si fréquent. Disons que c'est une première approche ... peut être que dans le numéro suivant le sujet sera fouillé plus en profondeur ?

"Blog de Com" n° du 12.07.07 de Stratégie

On y lit ...

Des données chiffrés ... données toujours épineuses :
"Avec une fourchette estimée entre 15 et 20 millions de blogs créés, dont près de la moitié par des 13-24 ans sur Skyblog, la France fait figure de pionnière. Elle se placerait déjà au quatrième rang mondial avec 1 à 2 millions de blogs actifs mis à jour très régulièrement, qui introduisent de plus en plus de contenus vidéo."

Des éléments d'indentification des blogs influents :
Les professionnels du marketing les identifient en examinant à la loupe différents critères dont la liste ne cesse de s'allonger : nombre et fréquence de parutions, de commentaires et de citations par des blogueurs ­extérieurs, nombre d'abonnés à des flux RSS, etc. À ces indicateurs quantitatifs s'ajoutent des critères d'appréciation plus qualitatifs tels que la richesse des contenus ou le niveau d'expertise du blogueur.

« Un blog influent dépasse les 5 000 visiteurs uniques par jour, précise Philippe Torloting, consultant e-média chez Business Interactif. Quand on atteint ce palier, on commence à être un blogueur star et on songe à en tirer des revenus. »

Les outils de mesure des blogs :
"Citation de Technorati et de Wikio.
Et de Pagerank ou Feedburner, deux services proposés par Google."

Les revenus des blogueurs :
"Les blogueurs qui tirent des revenus de leur activité se multiplient. Ils seraient ainsi quelques-uns à gagner jusqu'à 1 000 ou 2 000 euros par mois. « Les rapports entre les marques et les blogueurs évoluent beaucoup en ce moment, confirme Grégory Pouy, responsable de la stratégie et de la communication de Buzz ­Paradize (groupe Vanksen). Au début, les blogueurs refusaient de se faire payer. Mais en voyant les plus gros s'y mettre, ils se rangent à cette idée. » Des régies comme Influence (Heaven) se sont ainsi lancées dans des politiques actives de monétisation des blogs les plus influents."

Les blogueurs émergeants ... :
"Après, tout est question d'affinités. Face à une blogosphère de plus en plus segmentée, les marques n'ont plus qu'à faire leur marché. Toutes les communautés s'y retrouvent : reines de la cuisine, fanatiques de la beauté ou du bavardage entre filles, « geeks », commentateurs politiques, etc. La plupart commercialisent déjà des espaces publicitaires ou des liens sponsorisés, en direct ou via des régies. Mais les blogs servent aussi de tremplins pour faire décoller des carrières. Exemples : la coach en image Sophie Kune, que l'on a vue sur M6 et qui travaille pour Celio, Deedee sponsorisée par Garnier, ou Pascale Weeks (alias Scally), auteur du blog de cuisine C'est moi qui l'ai fait, qui travaille pour des éditeurs et le site Gusto.fr... Dernier épisode en date, Cyrille de Lasteyrie (alias Vinvin), le blogueur potache de Bonjour America, qui a coécrit le pilote d'une série diffusée sur M6."


Les utilisations marketing :
"Dans le même temps, toutes les agences se mettent à faire du « social media marketing ». Les objectifs sont variés, de la simple régie au marketing d'influence en passant par les problématiques de communication interne. Dans l'univers corporate, par exemple, l'initiative très réussie de Michel-Édouard Leclerc (De quoi je me MEL) a fait florès, inspirant le patron de la société de conseil en ressources humaines Altaïdes, Jacques Froissant, qui a fait de son blog un vrai levier d'émergence. Ou bien Jean-Claude Delmas, directeur des ressources humaines de Casino, qui anime un blog de recrutement à travers des vidéos. L'infiltration des communautés de blogueurs sert aussi à l'organisation de « focus groups ». C'est notamment le cas dans l'univers culinaire, où les marques exploitent ce nouveau biais pour tester leurs produits. Johnson & Johnson a ainsi exposé son édulcorant Splenda à un groupe de blogueuses, via le groupe de relations publiques I & E Consultants. « Pour notre client EDF, nous identifions les blogs pertinents qui parlent de rénovation de l'habitat, explique François Guillot, chargé des stratégies Internet chez I & E. Nous nous éloignons des logiques traditionnelles pour mettre au point des outils de ciblage hyperqualifiés et ainsi toucher les bons relais d'opinion. »

"Dans l'univers du high-tech ou de la mode, des marques comme Samsung, Nokia ou Nike ont vite compris comment créer du buzz. « Ce que nous recherchons, c'est la recommandation des blogueurs. Elle sert à allumer la mèche », insiste Laurent Valembert, fondateur de Tribeca, une agence qui a notamment réalisé plusieurs opérations pour Nike. Quand une opération plaît aux blogueurs, c'est gagné. Les retombées sont immédiates et arrivent même souvent avant celles des médias traditionnels. Les blogueurs ne touchent pas d'argent mais disposent en contrepartie de matière pour alimenter et animer leur site, et donc de moyens sans cesse renouvelés de doper leur fréquentation."

http://www.strategies.fr/magazine/article.php?cle_page=43433

10/07/2007

Canderel soupoudre les blogueuses

L'an dernier, Canderel offrait un coffret VIP “Les 5 Péchés Mignons Canderel vus par Karl Lagarfeld” à des blogueuses influentes. La marque et son agence Buzzparadise récidivent en surfant cette fois sur le succès de la série Desperate Housewives. Les heureuses ont reçu un "buzzkit' personnalisé comprenant des mini boites de sucrettes décorées de photos des personnages de la série et un mugg.

En parallèle, Canderel a convié cinq blogueuses à relayer les événements de la marque et a mis en ligne un jeu concours sur son site. Ici, pas un mot sur les polémiques générées par l'aspartame ... mais on peut y gagner des coffrets de la saison 2, une Nissan Micra et ... des ipods nano.

Et ça marche ... :

"Ce week end, un joli colis m'attendait à mon retour !! Et voici son contenu : un mug en forme de pomme "Desperate Housewives" accompagné des petites sucrettes Canderel & Desperate Housewives !! Le tout dans une boite rouge personnalisée à mon nom :) (que je vais recycler pour mettre mes produits cosméto :) )
Si vous n'avez pas eu la chance de recevoir ce buzzkit, tentez votre chance sur le site des Secrets de féminité de la marque pour gagner 1 Nissan Micra C+C, 50 iPod nano, 500 coffrets dvd de la saison 2 de Desperate Housewives :)
Merci encore à Canderel & Buzz Paradise :)"
Sur http://angie-sweet-home.hautetfort.com

21/06/2007

Lancôme révèle sur Second Life sa nouvelle ambassadrice



buzz Lancôme


Recommandé par des Influenceurs


Lancôme a orchestré la révélation de sa nouvelle égérie par une campagne de buzz plutôt bien montée.

Le 11 juin, soirée VIP très privée et très secrète - 280 invités - avec quelques very importants blogueurs qui ont pu assisté à la retransmission de l’événement depuis l’Institut Lancôme, rue du Faubourg Saint-Honoré.

Le tout retransmis en direct sur un site éphémère créé pour l'occasion, www.June-11-2007.tv et sur Second Life.

Du coup on ne vous donne pas le nom de la gagnante - parce que ça - ça n'a pas beaucoup d'intérêt.

19:00 Publié dans 3.2 Neomedia | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : buzz, seeding

15/06/2007

Les blogs de marque au congrès européen de l’IAB

Sur Digimedia du 7.06.2007

"Un des 4 workshops organisés à l’occasion du 1er congrès européen de l’IAB ces 4 et 5 Juin à Bruxelles portait sur le corporate blogging. Le panel de spécialistes regroupait une régie publicitaire (le belge Kris Hoet pour Microsoft Digital Advertising Solutions), un représentant d’agence de PR (le hollandais Mark van der Wolf pour Lewis Global Public Relations), un directeur d’agence de communication (l’italien Mauro Lupi de Ad Maiora) et un spécialiste d’agence media (le britannique Damian Blackden de Universal Mc Cann).

Mauro Lupi a posé les bases du corporate blogging, chiffres à l’appui : en Belgique 41 % des influenceurs belges lisent des blogs. La fonction principale des blogs est de démarrer des conversations : 30% des posts générent au moins 1 commentaire. Les consommateurs ont changé : ils veulent exercer plus de contrôle sur la marque, son message et aussi participer davantage au développement des produits.

Mauro Lupi a aussi insisté sur le fait que les deux principaux freins invoqués que sont le temps (se pose-t-on la question de savoir si nous avons le temps d’envoyer des dizaines de mails par jour ?) et la peur (les commentaires négatifs existent déjà, que les marques le sachent et le gèrent ou non) n’étaient pas des raisons suffisantes pour ne pas au moins commencer à ‘écouter’.

Mark van der Wolf a souligné que les initiatives de corporate blogging étaient encore à leur tout début en Belgique mais aussi de manière plus large en Europe. Les différences culturelles jouent une grande importance dans la rapidité de l’expansion du phénomène. Aux USA où les gens jouissent d’une liberté et d’une conscience très développée du droit à l’expression personnelle, les cases se multiplient depuis 2 ans. En Asie, où le face à face a une importance capitale dans les relations d’affaires en particulier, le phénomène est quasi inexistant à l’heure actuelle. Les Européens adoptent en majorité l’attitude ‘wai & see’. Le corporate blogging doit donc encore se mettre en place dans les pays européens .

Kris Hoet, après avoir rappelé le code éthique du WOMMA (honesty of relationship : vous dites pour qui vous travaillez - honesty of opinions : vous exprimez votre propre avis – honesty of identity : vous dites qui vous êtes), a présenté une série de cases studies internationaux et d’initiatives belges (case de Gert from the Samson Show et de Bring the love back de MDAS). Ces cases ont permis de cerner quelques do’s&don’ts de ce nouveau canal de communication et ont servis de relais pour ouvrir la séance de questions-réponses avec le public du workshop (comment réagir face aux commentaires négatifs, le CEO doit-il être recevoir une formation pour apprendre à blogguer, y a t-il moyen de mesurer la qualité des conversations existantes, etc.)

http://www.iabeuropecongress.eu/

La recette pour faire buzzer les blogueurs

Ogilvy donne la recette en 7 points pour obtenir les faveurs de la blogosphère ...

http://www.ogilvypr.com/pdf/opr_blogfeed_7things.pdf)


1- Avant de les approcher, lisez leur blog. Ca peut paraître évident, mais c'est une étape qui est souvent brûlée. En plus de vous assurer qu'ils parlent bien de votre sujet et de savoir de quelle manière ils le font, vous apprendrez ainsi des informations qui vous permettront de rentrer plus facilement en contact avec eux.

2- Réfléchissez à la manière d'augmenter leurs commentaires et leurs trackbacks, deux élements indicateurs du succès d'un blog. Ils seront d'autant plus receptifs à votre approche.

3- Les bloggueurs sont des experts. N'oubliez pas de les traiter comme tels.

4- Avant d'intéresser leur lectorat, le produit/l'idée/etc. doit les intéresser eux- mêmes et donc être très fort en relation avec leur domaine d'expertise. Au contraire des journalistes.

5- Offrez leur de tester les produits mais ne leur posez aucune contrainte quant à l'obligation d'en faire un commentaire et soyez ouvert à tous types de feedback.

6- Faites des recherches sur la manière dont est perçu votre produit online avant d'approcher des bloggueurs influents: si on en parle déjà négativement, mieux vaut le savoir avant de les contacter car ils auront déjà une opinion influencée sur le sujet.

7- Appliquez les règles d'or que vous utilisez pour les autres médias et gardez en tête que les bloggueurs adorent publier un scoop

20:45 Publié dans 3.1 Blogs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : seeding, blog, buzz

PayPerPost lève 7 millions de dollars

Le très controversé site PayPerPost vient de lever des fonds auprès de ses investisseurs - soit sept millions de $ - ce qui amène leur capital à un total de près de 10 millions de $.

Rappel du concept PayPerPost :
Mise en relation des entreprises et de blogueurs plus ou moins influents. Ces derniers s'engagent contre rémunération à parler d'un de leur produit ou de leur service ...

La rapport entre blogosphère et marques étant tout en nuance ... on voit mal le modèle s'integrer tel quel dans la blogosphère française ... à suivre tout de même ...

http://payperpost.com/

13:20 Publié dans 3.1 Blogs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : buzz, seeding, blogueurs

13/06/2007

Miss Pandora m'adore ... et me fait buzzer

"Une news pour votre blog que j'adore" en titre d'un mail reçu ce matin ...

Je ne connais pas de Miss Pandora - mais elle a l'air de dire qu'elle adore mon blog ... ça me flatte - j'ouvre ...

Et je découvre le texte qui suit :

"Les préservatifs Kartouche ont choisi le site du Roi de la Capote
(www.leroidelacapote.com), pour diffuser en exclusivité leur première
publicité virale sur Internet. Réalisée pour l'ouverture de la Chasse le
1er juin 2007, les préservatifs Kartouche proposent pour l'occasion, un
pack camouflage composé de 10 préservatifs arômatisés à la menthe
emballés dans 5 véritables cartouches de chasse calibre 12 !

(L'encodage mis à disposition - après deux tentatives - ne fonctionne pas ...)

Cordialement,

Miss Pandora
--
Le Roi de la Capote - http://www.leroidelacapote.com
Allez-y, on vous couvre."

Bon - évidement je suis déçue.
Mais bonne fille, je vous raconte le film.
Dans un appartement en rez de jardin, une fille - longue, fine - en gloussant et en culotte, court en bougeant les bras. Derrière elle, un garçon - un peu gras - en imitant un lion et en chemise, court aussi.
Ils courent pendant un moment et puis elle retire sa chemise. On voit ses seins - mais ils sont petits.
Après, elle tombe derrière un canapé - volontairement. Et le garçon tombe aussi, derrière le même canapé - volontairement on le suppose et donc à priori sur elle.
Un bruit d'explosion - des plumes volent - et des jambes dépassent avec des chaussettes.

Que vous dire ? Je suppose, que comme Miss Pandora adore mon blog, je vais être franche avec vous ...

Achetez des capotes à leroidelacapote ... parceque ... c'est bien ...

NB : Miss Pandora ... je suis vraiment flattée que vous adoriez mon blog.
Juste pour vous dire que je n'aime pas beaucoup les saveurs acidulées et que par ailleurs je suis totalement sous le charme de mon pharmacien ce qui me pousse à l'achat d'un nombre de boite de capotes bien supérieur à ce que ma consommation personnelle devrait justifier.
Mais sinon, je suis vraiment contente que vous adoriez mon blog ...

21:26 Publié dans 2.3 Buzz | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : buzz, seeding

05/06/2007

Les blogs pour soutenir sa campagne de buzz

Selon l'étude Ipsos, les blagues sont le premier élément le plus échangé par les jeunes internautes. Soit un indice de viralité calculé en fonction du nombre de contacts par mois et par internaute de 23,5, contre 13,3 pour les photos, 9,5 pour les liens de sites, 9,1 pour les vidéos et 8,6 pour les jeux concours. Un filon que les annonceurs ne manquent d’exploiter en multipliant les campagnes publicitaires humoristiques et décalées sur la Toile.

Si le buzz marketing s’acoquinait volontiers avec le web 1.0, il s’amourache sans complexe du Web 2.0. En effet, les sites de diffusion de vidéo (YouTube, DailyMotion …) sont les réceptacles idéaux pour diffuser des campagnes virales, une sélection des meilleures publicités de la marque ou leurs parodies. Certaines marques considèrent déjà ces sites comme un média à part entière, avec une audience aussi riche qu’une chaîne de télévision, mais avec le double avantage de l’accessibilité et de la gratuité.

Les blogs trouvent alors leur place dans ces dispositifs. Toute campagne de buzz commence par l’estimation d’une cible prioritaire. Les influenceurs auront pour rôle d’adresser le premier message à leur entourage. Dans ce cadre, les blogueurs sont une nouvelle fois perçus comme des relais indispensables pour guider les internautes et éventuellement avoir le rôle de dévoiler le mot de la fin.

De ce point de vue, la campagne National Citer est intéressante. Pendant des semaines les internautes ont été tenus en haleine par un slogan lugubre "Envie de sang frais". Les plus curieux pouvaient tenter de résoudre le mystère sur l'identité de l'annonceur sur le site "envie de sang frais" où des indices étaient dévoilés aux compte-goutte jusqu'à la date de révélation fixée au premier juin. Ces derniers pouvaient même s'inscrire à une « mailing list » afin d’être les premiers à savoir... La campagne a été relayée par une action auprès des bloggeurs influents qui pouvaient poster sur leur blog une bannière renvoyant directement au site.

Un autre exemple d’utilisation des blogs comme relais à une action virale nous vient des Etats-Unis. Emily confiait sur son blog les incartades de son mari infidèle. Bientôt, une série de vidéo sur Youtube montrait Steve et sa maîtresse s’embrassant dans la rue, entrant ou sortant d’hôtels … La presse dévoila bientôt qu’il s’agissait de la promotion d’une émission de télévision réalité.

La blogosphère est une opportunité pour les opérations de buzz à envisager comme point de lancement ou de relais.

01/06/2007

Inviter les blogueurs à buzzer

Il est un fait avéré : les entreprises bénéficiant d’un bouche à oreille favorable ont tendance à croître plus rapidement. Quand aux blogueurs, ils « buzzent » … par nature. L’équation est donc facile à poser … Inéluctablement, les entreprises se penchent sur la blogosphère dans l’espoir d’y générer le phénomène.

Par ailleurs, la désaffection, des jeunes notamment, par rapport à la publicité semble favoriser la valeur accordée aux informations fournies entre pairs. L’étude d’Ipsos réalisée pour le compte du portail Lycos en octobre 2005 le souligne : sur la question de la confiance accordée à la publicité télévisuelle, seul 15 % des jeunes de moins de 30 ans accordent du crédit au discours de ce média. L'e-pub n'est pas épargnée. Elle ne recueille que 11 % de taux de confiance des personnes interrogées.

En revanche, les informations sur les sites de marques ou événementiels et les forums sont jugées crédibles par 16 % des jeunes de 15 à 30 ans.

Mais la palme d'or en matière de confiance revient au bouche à oreille : pour 45 % des sondés, l'information transmise par ce vecteur est digne de confiance. En ce qui concerne la décision d'achat : 42 % des jeunes de moins de 30 ans se déclarent influencés par les conseils de leurs proches. En agrégeant l'ensemble des réponses, Ipsos calcule un ratio influence/exposition qui s'établit à 89 pour le bouche à oreille, contre 25 pour la publicité sur supports médias.

Par ailleurs, l'étude confirme que la demande de proximité ne cesse de progresser parmi les jeunes. Ainsi, à la question de savoir quel est le type de personnalités qui les inspirent le plus pour leur look, leurs vêtements ou leurs habitudes de consommation, 49% citent « les gens que je croise dans la rue ». Un chiffre en progression de 4 points entre 2004 et 2005. Les chanteurs, chanteuses ou musiciens viennent en seconde position avec seulement 20% de citations, score en baisse de 3 points par rapport à 2004, devant les acteurs actrices 19% cependant en progression de 3 points sur la même période.

On l’a vu, l’utilisation du bouche à oreille dans les techniques marketing n’a pas été créé pour la blogosphère mais elle constitue un tel réservoir de leaders d’opinion, qu’il est inéluctable que les marques s’y intéressent.

Le « seeding » a donc été créé. Il consiste à réaliser un échantillonnage de blogueurs influents afin qu’ils communiquent de manière volontaire autour d’un produit.

Aux Etats-Unis, des sociétés proposent déjà de rémunérer certains blogueurs pour parler de leurs produits. PAYperPost, pionnière en la matière, verse aux blogueurs quelques dollars par messages délivrés. Sur ReviewMe, ce sont des blogueurs qui proposent leur service. Pour des sommes pouvant aller jusqu’à 500 dollars, ils s’engagent à décrire le produit. Toutefois, il est précisé que les entreprises ne peuvent exiger un commentaire positif. Dans les faits, les blogueurs se contentent généralement de critiques constructives. Ces campagnes de publicité d’un nouveau genre peuvent comporter plusieurs milliers de messages. Les blogueurs rémunérés se faisant passer pour des consommateurs indépendants sont en principes illégaux. Un avis de la commission fédérale de la concurrence a été rendu dans ce sens (Federal Trade Commission – FTC) et ils pourraient bientôt faire l’objet de poursuites pénales. Cela revient pour elle à tromper le consommateur et demande que l’accord entre les deux partis soit clairement indiqué.

En France, il existe quelques agences spécialisées (Spheeris , Tribeca) sur le sujet, mais les entreprises clientes restent très peu nombreuses et relativement discrètes sur cette part de leur activité. Au départ réservée aux produits high tech, l’offre s’adresse aujourd’hui à d’autres secteurs. Pour le lancement du dernier livre de Bernard Werber, les éditions Albin Michel ont ainsi réuni 35 blogueurs influents pour une rencontre avec l’auteur.

Chaque jour, sur les blogs influents, on peut lire des notes concernant de nouveaux produits et relevant des techniques du « seeding ». En France, généralement, la transparence est de mise ce qui permet de distinguer les chroniques libres et volontaires des chroniques de commandes. On peut citer, entres des dizaines d’autres, les notes suivantes :

« La reconnaissance vocale, le prochain outil du blogueur?
Il y a quelque temps, Nuance, l’éditeur de la solution Dragon Naturally Speaking (solution de speak to text) m’a envoyé une version de leur logiciel pour que je puisse tester in-situ l’outil sur 2803… Voici donc mon retour sur la reconnaissance vocale utilisée dans le cadre d’un blog.
Première étape : l’apprentissage : Lorsque vous installez Dragon Naturally Speaking sur votre PC vous allez devoir passer par une phase d’apprentissage afin d’améliorer les performances de reconnaissance de votre voix. Dans les faits même si cette étape dure une quinzaine de minutes, elle est un peu contraignante de mon point de vue. En effet, j’aime pouvoir utiliser tout de suite un logiciel et ne pas être obligé à passer par des étapes intermédiaires. Bon après 15 minutes le logiciel est prêt à vous servir… (a priori on peut zapper cette étape dans la version 9 mais je n’ai pas réussi…)

Seconde étape : l’écriture ou plutôt la dictée. Une fois installée et le logiciel familier avec votre voix il suffit de cliquer sur l’icône pour commencer à écrire. L’interface du logiciel est simple et à le mérite d’être efficace : vous parlez, il écrit… Les premiers tests comportaient quelques erreurs de compréhension et en plus comme je jargonne beaucoup le logiciel a été perdu quelques fois mais il suffit de faire une relecture ensuite pour corriger ces petites erreurs mais j’écris bcp plus rapidement au final.

Troisième étape : changer vos habitudes
Dragon Naturally Speaking est une bonne solution d’écriture qui correspondra à certains mais pas à tous. Je m’explique, parler pour écrire est quelque chose qui n’est pas (encore) naturel aujourd’hui, donc certains n’auront aucune difficulté à parler devant leur écran (car ils sont peinards dans leur bureau) mais d’autres sont soit devant la TV, en famille ou écrivent à des heures où leur famille dorment depuis quelques heures (ce qui est fréquemment mon cas)…
Conclusions : La reconnaissance vocale est actuellement un produit qui devient de plus en plus abouti et Dragon Naturally Speaking est un bel exemple du genre. Reste à savoir si vos habitudes d’écriture sont compatibles avec l’usage de la parole! J’utilise donc cet outil mais cela dépend donc de l’heure et de l’endroit dans lequel je me trouve. Ce post a d’ailleurs été écrit avec Dragon et ensuite corrigé et mis en forme à la mano. »
Henri Labarre – consultant Ernst & Young sur son blog 2803 – 12 février 2006

En 2005, Nokia lançait une campagne de seeding auprès de 50 blogueurs pour la sortie du téléphone N90.

« Merci Nokia pour le n90
Quand on vous offre un joli jouet comme le N90 il faut bien faire un peu de buzz, non ? Donc ne soyez pas surpris si vous me croisez avec un oeil droit caché par un n90 ces jours-ci... Sinon, j'écrirai aussi une note complète sur ce que j'en pense pour de vrai, y compris les défauts que je vois, promis."
Loic Le Meur décembre 2005


En 2006, Nike et Ipod utilise la même technique et par le biais du même blogueur.

« En préambule je précise que le seul des gadgets offerts par une marque dans la liste ci-dessous est le Nike+ipod, j'ai acheté les autres. Je parle de ces objets indifféremment de leur achat ou non. Il faudra que je fasse une note à jour sur la manière dont je gère les marques sur ce blog tiens. Bref ce que je voulais vous dire c'est que cette note est évidemment objective, à vous d'en juger mais disons que si on boit un coup ensemble et que je vous en parle je vous dirais exactement la même chose.
Nike+iPod 
Vraiment une bonne idée ce kit qui s'ajoute à l'ipod qui me suit presque partout depuis sa sortie il y a des années dans ses générations successives. Il s'agit donc d'un capteur qui se place soit directement dans les chaussures Nike+ (emplacement sous la semelle) ou ailleurs pour les autres marques. Nike a fourni aux blogueurs un nouvel ipod Nano, le kit et une pare de running Nike. J'avais pas mal tapé sur Nike jusque là mais j'ai couru plus de 100km avec celles-ci et aucun problème, elles sont très agréables et avec un bon amorti. Je crois qu'il faut absolument faire la différence entre l'essentiel des chaussures de la marque qui sont en fait des chaussures de mode pas faites pour courir avec malgré le marketing autour et une minorité de modèles (que vous ne mettriez pas forcément dans la rue la journée) qui sont vraiment des running.
J'aime bien sur Nike+ 
-intégration avec l'ipod (pas d'élément supplémentaire à emporter) 
-pas besoin de regarder pour avoir le temps restant, la distance, les performances, une voix féminine (mon choix!) ou masculine vous l'indique. Je préfère la voix américaine mais je n'ai pas trouvé comment la sélectionner depuis la mise à jour française. 
-fonctionne à l'intérieur et en particulier sur les tapis roulants de salles de sport 
-l'intégration dans itunes et l'idée des programmes d'entrainement alternance musique/coaching dans itunes même si je n'ai pas fait le pas d'en acheter (monsieur Nike si tu m'entends). J'ai suivi un entrainement pour faire mon premier 20km de Paris et c'est indispensable de suivre un programme, je testerai volontiers ceux dispo sur itunes. 
-le design des graphes, beaux et user-friendly 
-le début de communauté avec les challenges "virtuels" entre amis et le suivi des performances de vos potes
Je regrette 
-pas de cardio, donc pas de compte tours 
-incompatibilité avec les brassards porte-ipod pour courir, je me suis pris celui de Nike fait spécialement aux US mais je n'en suis pas content non plus (pas d'accès à l'écran, entrée/sortie difficile de l'ipod en courant pour changer de musique etc.) 
-précision malgré deux ou trois étalonnages (difficile d'avoir une distance cohérente avec le GPS, le Nike+ va jusqu'à 1km d'erreur sur de longues distances, cela va mieux au bout de trois étalonnages...) 
-pas de possibilité d'avoir le parcours (Google Earth) c'est à dire pas de GPS intégré... »
Loic Le Meur 5 novembre 2006

Ces exemples soulignent les avantages et les limites de l’exercice.

Les avantages sont prégnants. On le voit dans le ton utilisé, on est ici entre amis. L’effet de l’échange de proximité est donc sans contexte atteint – l’échange est parfaitement horizontal, on est ici entre gens de bonne compagnie, des connaissances unies par un faisceau d’intérêts communs. La marque est mise à l’examen, elle se donne au rituel du passage. Elle entre dans le saint des saints, le club fermé des experts.

De faite, on obtient ici une description du produit extrêmement riche. Aucun format publicitaire ne pourrait se permettre un tel bavardage et aucune notice n’utilise un langage d’un tel niveau de convivialité.

Les points négatifs crédibilisent les points positifs et donnent tout son poids à l’impartialité du blogueur. Par ailleurs, on imagine l’intérêt qu’ils représentent pour les équipes marketing et R&D.

Les limites de cette technique se trouvent sans doute ailleurs. La blogosphère, en France et à ce jour, offre un nombre limité de blogueurs influents. Le risque existe d’une saturation rapide. Trop de seeding pourrait limiter l’efficacité du seeding et remettre en cause la pratique à sa source. En effet, on a vu que si les blogueurs se montrent relativement ouverts à la présence des marques, des accords trop fréquents entre les plus influents d’entre eux et les firmes pourraient finir par générer des réactions d’hostilité.

Fin 2006, Microsoft a ainsi offert des portables d’une valeur de 2 200 euros à 90 blogueurs afin qu’ils testent en avant première leur nouveau système d’exploitation, Vista, et qu’ils le commentent. Libre à eux de restituer ou pas l’ordinateur. Aux Etats-Unis, l’affaire a fait grand bruit et l’éthique des blogueurs comme celle de Microsoft a été largement discuté. L’opération a ainsi terni l’image et des blogueurs et de la firme. L’exemple est éclairant sur les périls possibles de cette technique.

Les constructeurs automobiles ont toujours été très à la pointe des bests practices sur Internet et intègrent le seeding dans des mécaniques plus complexes. Pour le lancement de la nouvelle Corsa, Opel a ouvert un blog dédié. Huit blogueurs influents choisi pour leur réelle expertise auto, racontaient leur prise en main du véhicule gracieusement mis à leur disposition par la marque.
L’expérience de Ford pour le lancement de la Ford Xmax allait plus loin.
Ford n’a pas identifier une dizaine d'internautes influents, elle a construit son échantillon de toutes pièces en organisant un casting de cible type.

"Tout a commencé il y un an (soit en 2005), confie Eric Benavente, directeur marketing de Ford France. Nous avons créé un groupe de travail pour imaginer de nouvelles pistes qui permettent de toucher la cible identifiée pour un véhicule nouveau dans le paysage automobile, le S-Max. Ce modèle crée un nouveau segment, à l'intersection d'une berline moyenne et d'un monospace : la berline, pour le style et le design ; le monospace, pour les qualités fonctionnelles et la modularité. Sans compromis entre les deux. "
La cible identifiée, réunissant ces deux besoins est un homme marié, deux enfants, moderne, actif, sportif, et bien sûr connecté. Il fallait trouver une manière de communiquer innovante et accessible afin de valoriser le concept audacieux du véhicule.

Ford résout l'équation en optant pour un dispositif à base d'Internet et de blogs. L'idée consiste à sélectionner dix internautes qui se verront prêter un Ford S-Max pendant trois semaines. Ils devront poster des chroniques mettant en scène le véhicule et à l'issue de la période, le meilleur blogueur remportera le S-Max. La plate forme de blogs Yahoo 360. Une campagne est diffusée entre le 20 et le 30 mars sur la home du portail et sur plusieurs de ses chaînes (auto/moto, sport, actualités…) pour recruter les participants. Les créations, réalisées par l'agence interactive de Ford, Wunderman, renvoient vers un questionnaire comportant des questions ouvertes et fermées ayant pour objectif d'opérer un premier tri parmi les "candidatures". La page d'accueil de l'opération présentant le véhicule et contenant une vidéo promotionnelle portée par Paul Belmondo reçoit 100.000 visiteurs uniques en dix jours (source Synodiance) et génère 1.500 inscriptions au concours. Après une première sélection qui retient 300 candidatures, Ford rencontre 26 internautes à son siège de Saint-Germain-en-Laye.

Elle en choisit dix et leur fait signer un contrat en bonne et due forme qui ne leur interdit pas de critiquer le véhicule. Ils ont entre 30 et 56 ans, de un à quatre enfants.

En trois semaines, 150.000 votes sont enregistrés. La marque s'annonce satisfaite. Les blogueurs sont devenus prescripteurs et le S-Max a profité d'une bonne visibilité avant le lancement. Le budget reste confidentiel mais inversement proportionnel à l'originalité de l'opération. La campagne de lancement a pris le relais en télévision, affichage, presse et Internet (mini-site, bannières, liens sponsorisés…).

Cependant, malgré sa réussite, ce type d’opérations devrait rester unique : "Je pense qu'il ne faut pas abuser de ce type d'opération, suggère Eric Benavente. Ce n'est pas une recette." Elle s’inscrivait dans une problématique précise et déclinait donc la cohérence d’une stratégie plus globale.

Par ailleurs, ce qu’il est aujourd’hui convenu d’appeler « le consumer generated contest » réclame une attention de tous les instants et donc un très fort investissement en temps. Quant aux retombées, elles restent relativement anecdotiques et ne sont qu’une des forme possible pour amorcer un plan média plus traditionnel.